Édito 2016 Benoît Carré

A 50 ans, il est temps pour moi, de parler de la période du CREC

Benoît CARRE

 

En septembre 1989, en participant à la création du Centre Régional d’Entraînement Cycliste à St Amand-Montrond dans le Cher, je ne mesurais pas l’impact qu’aurait cette expérience dans ma vie.

Je souhaite maintenant faire partager ce moment de vie.  

J’ai créé ce site pour que chacun puisse prendre connaissance de cette aventure humaine, pour diffuser cette belle expérience et dire mon étonnement toujours vif quant à la réussite qu’a connu ce centre d’entraînement.

Lors de mon passage à la tête du CREC, Centre de formation cycliste, je me suis appuyé sur les valeurs qui m’avaient été transmises quelques années avant par les Compagnons du Devoir Chaudronniers. Travail bien fait, respect, exigence, individuel inscrit dans le collectif, sont les valeurs que j’ai souhaité à mon tour transmettre.

La structure CREC a accueilli, de 1989 à 2004, 15 promotions composées chaque année de 15 filles et garçons de 16 à 19 ans, d’horizons divers et de niveaux différents qui avaient des objectifs scolaires et sportifs variés.

Tous ces élèves ont montré, au cours de leur cursus, un engagement individuel réel, qui s’est bonifié encore au cours des trois années passées au sein du collectif.

Leur charge de travail, tant scolaire que sportive, a été conséquente. En effet ils suivaient le cursus scolaire général (sans aménagement horaire) auquel s’ajoutaient environ 20 heures d’entraînement et de compétition par semaine.

Leur hébergement au Foyer de Jeunes Travailleurs de St Amand a contribué à renforcer la cohésion de chaque promo, mais aussi à développer l’esprit de responsabilité des CRECMEN.

La vie originale dans cette structure souple et fluide, ce dispositif particulier, a permis la construction d’acquis solides et pérennes.

Cette aventure a été possible grâce aux mécènes, aux partenaires, institutionnels ou non, qui, sans toujours mesurer la portée de leur engagement, ont contribué à soutenir la structure.

Chaque année, lors du recrutement, j’ai été attentif à l’accueil de profils très différents les uns des autres. Les critères sur lesquels je me suis appuyé étaient très ouverts, basés sur l’idée simple que la diversité allait nourrir la réussite individuelle et collective. J’aimais intégrer des profils paradoxaux, fédérer des énergies, associer des caractères, actionner des potentiels, et au final, faire fusionner toutes ces qualités au service de la réussite.

J’ai donc mis en place une façon spécifique de travailler. Pour chacun je créais un accompagnement individualisé afin qu’émerge les ressources qu’il n’avait pas encore exploitées. A l’aide du groupe, je créais les dispositifs qui permettraient à chaque CRECMAN de s’explorer, trouver ses propres ressources, les mettre en mouvement puis les dépasser. Ainsi conscient de son potentiel, le CRECMAN déterminait ses nouveaux objectifs, créait son propre mode de fonctionnement et petit à petit, gagnait en autonomie, assumait ses choix et devenait responsable de ses performances.

J’étais chaque année émerveillé par l’éclosion de ces jeunes dynamiques et engagés qui grandissaient avec force et sérénité. Je vivais cette expérience comme un spectacle passionnant au cours duquel tout devenait possible. Les capacités d’invention, de création, la fragilité et la force, la beauté, l’effervescence, le bouillonnement, la joie de vivre, l’énergie dégagée, me comblaient, relançaient mon désir de travail, donnaient de l’élan à ma fonction et me confortaient dans la sensation de vivre une véritable aventure.

De l’extérieur, le CREC ne donnait peut-être pas cette impression, mais je suis sûr que tous les acteurs de cette expérience ont ressenti cette heureuse émulation. J’ai vu en effet au fil des années que chaque CRECMAN, non seulement vivait pleinement son aventure personnelle, mais aussi participait à la transmission de cet état d’esprit. Aujourd’hui je peux dire que le cyclisme n’était en définitive qu’un prétexte. L’objectif final du CREC était en définitive d’offrir à chacun la possibilité d’un épanouissement et lui donner la liberté de construire son futur.

Je suis honoré d’avoir contribué à la création du CREC, fier d’avoir rencontré tant de richesse humaine et de diversité, satisfait de lui avoir donné une orientation singulière, et heureux d’avoir partagé avec chacun une expérience personnelle intense.

12 ans après la fin de mes fonctions d’entraîneur-coordinateur, je vous propose donc de naviguer sur ce site pour découvrir en détail l’histoire et les acteurs du CREC et suivre les parcours étonnants tracés par ces femmes et hommes sur le chemin de la vie. Vous partagerez, j’en suis sûr, mon bonheur face à la dynamique toujours vive de cette expérience.

photo « extrait de TOP VELO »

Benoît Carré

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