CARRE Benoît Analyse

ANALYSE DE CETTE EXPERIENCE DE VIE « l’adolescence au CREC »

(cette fiche « analyse » pour les crecmen  partie privée )

 

PASSAGE AU CREC  (rendre compte pour transmettre, pour donner des repères aux institutions, aux jeunes…)

Le souvenir du CREC

l’impression aujourd’hui en un mot et pourquoi ?

Pourquoi remplir cette fiche comme un simple crecman ? car à 23 ans j’aurais pu être presque de l’autre côté. Avec une formation de base j’avais la possibilité d’explorer, de créer, de m’épanouir. De plus,  je savais où je voulais aller…Faire un véritable centre de formation cycliste à l’instar des autres sports en explorant la nature humaine.
Ma Jeunesse, angle scolaire Ma dyslexie m’a compliqué la tâche, sentiment de ne pas comprendre, de ne pas être compris. Lors d’un cross des écoles que je gagne, ma prof d’anglais a découvert que je n’étais pas si nul ; elle était fière devant les autres profs des autres écoles. Alors, après son attitude avec moi a changé ; elle prenait du temps ; j’ai progressé un peu. De là j’ai compris que le sport devait être mon outil.
Ma Jeunesse, angle sportif Mon père n’avait pas pu faire de vélo (mon grand-père lui avait dit ‘’fait de la musique, tu seras moi fatigué pour travailler à la ferme le lundi ‘’!) alors il m’emmenait voir des courses et donc…en attendant l’âge requis j’ai fait de la gym, je n’aimais pas ce sport.
Ma Jeunesse, angle social J’alterne la campagne, la ferme, les espaces de liberté et la zup, les bandes, les bagarres, les sentiments que l’on m’emprisonne, alors mon vélo est un moyen de retrouver la liberté et de me démarquer de mon quartier.
Ma Jeunesse, angle familial J’ai été élevé comme un fils unique avec une présence de mes grands-parents les week-ends et les vacances.
Avant  de rentrer au CREC, Ton état d’esprit Une envie de bien faire, une envie de vivre un truc, pas ordinaire, d’explorer des terrains.
Les tests de recrutement Mon recrutement est sûrement le fruit de mes résultats comme entraîneur à Issoudun un an avant, avec la mise en place d’un groupe de jeunes compétiteurs sérieux et appliqués. J’emporterai avec moi les frères Crocis pour la 1ère Promo.
La rentrée 1er Budget 2000 francs (700)  et l’aventure pouvait commencer.
L’hiver (PPG) Aller au boulot, trouver des solutions à tous les problèmes…un véritable challenge. Je me souviens me faire accepter par des profs (sensibilité de gauche) moi, le ‘brevet d’état’ embauché par une ville (de droite). Ma ligne de conduite n’était pas politique, Je souhaitais imposer la structure par sa réputation et son sérieux.
Sortie d’hiver (PPS) J’aimais observer la dynamique des crecmen.
Début de saison Accompagner les progrès et canaliser les envies (voir edito).
La saison Au fil des saisons, les compétitions s’enchaînaient tellement que je ne pouvais plus prendre mes vacances et mes récupérations n’en parlons pas. Un dimanche travaillé = récupération du double ! On m’a laissé faire…
Les Championnats Globalement, je n’ai jamais été inquiet car je savais que nous avions fait le maximum. La gestion de l’évènement est toujours un jeu passionnant.
La suite de la saison Au fur et à mesure de la progression tant de la structure que des crecmen, j’ai essayé de trouver des compétences, des solutions, des outils. Alors je me mettais toujours dans la situation de l’incompétent qui devait trouver, je lisais, j’appliquais, j expérimentais et puis je validais. Et après avoir validé, je cherchais à résoudre un autre problème, une approche de l’entraînement, j’aimais appliquer la nouveauté (j’aurais aimé refaire une formation, une VAE ou autre. On m’a toujours refusé cette possibilité). Voilà cependant un site pour  raconter cette aventure à travers les promo et les fiches des crecmen.
Bilan année 1 au crec 1989 : Création
Bilan année 2 au crec 1990 : Résultats
Bilan année 3 au crec 1991 : Pérénnité
Bilan année 4 au crec 1992 : Emotion
Bilan année 5 au crec 1993 : Sérenite
Bilan année 6 au crec 1994 : Pour le meilleur et pour le pire
Bilan année 7 au crec 1995 : Changement, Recentrage
Bilan année 8 au crec 1996 : Structuration
Bilan année 9 au crec 1997 : Reconnaissance
Bilan année 10 au crec 1998 : Affirmation
Bilan année 11 au crec 1999 : National
Bilan année 12 au crec 2000 : International
Bilan année 13 au crec 2001 : Une boucle
Bilan année 14 au crec 2002 : Virages
Bilan année 15 au crec 2003 : Triste de devoir quitter mon métier, seul, partir à La Rochelle un choix par défaut!
Apres avoir quitté, Ton état d’esprit En 2004, j’avais la certitude que les choix, les orientations qui allaient être faits n’étaient pas les bons à long terme et ne correspondaient pas à ma philosophie de formation. Mon temps était compté. Je regrette la forme : une simple note de service et la réaction du milieu cycliste (absence de propositions, courrier assassin et indifférence lors de mon départ).

MON AVIS? Le problème de fond majeur, un Pôle (structure de formation sportive d’état) ne peut pas être municipal, il doit dépendre de la Direction Technique Nationale et du Ministère des Sports. Pourquoi alors ne pas donner l’INSEP Vincennes (Institut National des Sports) à la ville de Vincennes ou à une société internationale, sauf si c’est un centre de formation de club ou de structure PRO!

La suite après le CREC J’ai découvert une belle région (le Poitou-Charentes) de nouveaux métiers (la création de magasins, les métiers du bâtiment, les métiers de l’Esthétique, la gestion immobilière).  J’ai pris plaisir à observer notre société à travers diverses fonctions (gestion magasin, parents d’élèves, réunions de quartier etc…) et surtout « essayer » d’être un bon père de famille, et bon mari.
Aujourd’hui Aujourd’hui, après  observé  la société, le sport, le cyclisme je vais reprendre des fonctions d’acteur dans la formation, l’éducation des jeunes, car il semble qu’il faut explorer des nouveaux chemins d’épanouissement pour les jeunes adultes.
Le regard de tes parents Mes parents n’ont jamais interféré dans mes choix de vie. Ils ont veillé juste à ce que je ne m’égare pas trop. Moi j’avais besoin de me nourrir d’autres parents peut être ?  La vie m’a fait faire de belles rencontres, qui évidemment m’ont fait devenir celui que je suis. Que ce site  donne à certains une visibilité et une reconnaissance. 
Le regard de ta famille Avec une épouse qui ne comprenait pas cette quête du Haut niveau, difficile aussi de se projeter un plan de carrière limpide. Je savais quand choisissant cette femme, elle n’allait pas alimenter ma passion.  Mon instinct m’a toujours guidé pour rester libre.
Le regard de tes copains Mes amis m’ont observé avec beaucoup d’interrogation, et le temps a fait que je me suis isolé sans pratiquement d’amis ou de vie sociale extérieure autre que le «monde du cyclisme».
Un souvenir avec  (Benoît) J’étais seul car je ne fais jamais totalement confiance. Aujourd’hui je sais que j’ai des amis sincères qui œuvrent pour me permettre d’être heureux et donc de rendre heureux.
Les manques pour faire carrière Je ne pouvais pas faire une carrière de cycliste de haut niveau. Une ossature trop lourde n’était pas adaptée pour une pratique de très haut niveau. Une hépatite étant jeune avec beaucoup de piqûres m’a éloigné des envies de jouer avec les seringues dans ma carrière (athlète ou entraîneur)  préférant d’autres expériences. Un autre sport aurait sûrement correspondu à mes particularités.

Faire une carrière d’entraîneur de haut niveau ? Pris dans cette aventure (du CREC), il m’était difficile de prendre du recul pour passer des diplômes. La structure ne me permettait pas de partir, même de prendre mes vacances ! On m’avait refusé un adjoint à plein temps ; de plus mon ex-femme n’était pas un soutien (quand je suis parti, on m’a remplacé par 2 personnes !). Et en 2004, je n’ai pas eu de proposition concrète, alors ma carrière d’entraîneur s’est arrêtée.

Ton analyse en 2 mots (ou plus) de ton passage au CREC, aujourd’hui et pourquoi ? A refaire, je referais exactement la même chose. Je regrette juste le manque de reconnaissance en 2004 qui m’amène à m’égarer, de ce pour quoi je suis sûrement fait. J’ai laissé faire pourquoi ? Peut-être des envies de s’égarer pour trouver un autre chemin qui sait ? car c’est en sortant des sentiers que l’on explore… que l’on s’explore.